lundi 25 août 2008

Juste pour une nuit

Sept histoires pleines de sexe. Du sexe sans histoires. Avec plein de jolis corps à se mettre sous la dent, sous la main, sous la langue. Le corps de jeunes culturistes trop fiers de leurs muscles ou celui de jeunes lutteurs trop sûrs de leur force. Le corps d'ébène d'Atanka, le guerrier N'godiok réduit en esclavage sexuel par le pervers roi Hubumshé. Le corps du «plus beau garçon de France» offert en cadeau une nuit de Noël.
Les fantasmes les plus sombres se parent dans ce livre d'un habit érotique. Le livre va loin dans l'exploration du désir masculin
Juste pour une Nuit de Zain Gadol
Note de la rédaction: 14/20

vendredi 22 août 2008

Trouver un mec en 10 leçons


" J'en ai marre des coups d'un soir, j'aimerais bien trouver un mec"

C'est à force d'entendre ce genre de phrases, que l'éditeur Textes gais a décidé de nous proposer une méthode pour séduire un mec, trouver l'amour et le garder




Notre avis : le livre est leger, plein d'évidences mais il reste très agréable à lire.

jeudi 21 août 2008

The House boy, dvd gay


Résumé
Depuis quelques mois, Ricky (Nick May) est un houseboy : il vit chez un couple d'hommes, partage leur maison… et leur lit. À l'occasion des fêtes de Noël, le couple part visiter la famille de l'un d'eux, laissant Ricky seul avec les animaux de la maison. Se sentant abandonné, rejeté, notre houseboy essaie de retrouver le goût des relations humaines à travers la drague sur le net et le sexe anonyme. Il invite de nombreux mecs et se retrouve bientôt dans des situations qu’il ne contrôle plus : partouzes imprégnées de drogues diverses, désespoirs sexuels de petits gars paumés… Au milieu de ce capharnaüm, Ricky contemple sa vie et finit par trouver un ami (Blake Young-Fountain) qui lui redonne envie de vivre et d’aimer...
Notre avis
cette comédie distrayante et à prioroi légère recele une profondeur et une poésie rares. La preuve qu'on peut s'amuser et réfléchir. Les âmes sentimentales écraseront d'une main fébrile et soigneusement manucurée une larme sur leurs joues impeccablement rasées.
Note de la rédaction : 14/20
The House boy, édité par les films de l'ange

lundi 12 novembre 2007

Les homos toujours prescripteurs de tendances ?

Les homos sont il toujours les prescripteurs de tendances
Les gays sont ils toujours des prescripteurs de tendances ? Les homosexuels célèbres ont été des icônes et ont beaucoup fait pour l’image des gays aujourd’hui. Sont-ils toujours les chefs de file dans l’underground, l’art, la littérature ou sommes nous condamnés à de nouvelles icônes issues de télé -la réalité. Les héros «sans gloire» nous rapprocheront-ils davantage du commun des mortels?
Thierry Goguel d’Allondans : Hmmm (inspiration profonde). C’est drôlement intéressant de poser cette question comme ça ! En fait, je pense que les homosexuels sont passés d’indicateur de tendances à indicateur de temps denses, si vous me permettez ce jeu de mots audacieux. Parmi les dates clés : 1981, abolition du délit d’homosexualité.
Avant, nous sommes dans un monde relativement homogène, presque sans aspérités : ce qui est si différent, tellement différent de nous, ne nous atteint pas. La norme sociale, même ébranlée par les événements de mai 68, est encore aisément cernable, des codes (y compris moraux) fonctionnent. Les homosexuels, eux, sont identifiés par des caricatures (la voix, les manières, le style…), ils sont l’objet de moqueries à tous les niveaux de la société (rappelons-nous certains sketchs de Fernand Raynaud et de ses contemporains)… Ils sont ridiculisés et donc si extraordinairement différents de nous qu’ils ne sont pas une partie de nous. La grande majorité reste cachée (pensons au mariage de convenance d’André Gide, par exemple). Du coup, ces caricatures de la réalité permettent, comme le disait déjà le sociologue Erving Goffman, en 1963, de « marquer une différence et assigner une place : une différence entre ceux qui se disent «normaux» et les hommes qui ne le sont pas tout à fait (ou, plus exactement, les anormaux qui ne sont pas tout à fait des hommes) ; une place dans un jeu qui, mené selon lès règles, permet aux uns de se sentir supérieurs devant le Noir, virils devant l’homosexuel, etc. 1». À côté de cela, il y a un bruissement, une minorités, les nécessaires fous du roi qui, dans des espaces préservés (la mode, le spectacle, la culture,…) peuvent dessiner des tendances, offrir une vie par procuration, un rêve inaccessible mais qui permet déjà d’entrevoir un horizon. Nous avions besoin de ces excès pour réenchanter notre existence mais nous n’en payions pas le prix (songeons que bon nombre d’icônes gays meurent tragiquement à l’instar des pop stars). À cette époque, s’encanailler n’est pas devenir canaille ; se faire coiffer ou habiller par un homo, ne prédispose pas à accepter l’homosexualité de ses enfants.
Aujourd’hui, la différence est partout et chacun revendique son originalité. L’homosexualité, non sans mal, est devenue une partie de la réalité sociale (pensons à toutes ces émissions de télé réalité où il est de bon ton d’avoir un homosexuel pour égayer l’audimat). C’est chic, d’accepter le différent en nous, d’oser la confusion des genres, même subrepticement. Erving Goffman l’avait pressenti, en posant très tôt, l’hypothèse que «La question des normes sociales demeure certes[…], mais notre intérêt ira moins à ce qui s’écarte extraordinairement du commun qu’à ce qui dévie communément de l’ordinaire »2. Et là aussi, la télé (petite fenêtre sur le monde mais aux carreaux mal lavés !) nous renseigne, ce sont désormais les gens «normaux» ou du moins qui dévie communément de l’ordinaire qui font les vedettes.
Les homos ne seront sans doute plus, à eux seuls, le lieu de l’effervescence, de l’originalité, de l’innovation, de la création, etc. mais ils égaillent toujours notre quotidien (des égayeurs ?) car leur mode de vie se présente encore comme dépoussiéré de bien des contraintes sociales (il y a bien des hétéros qui se pacsent ou qui, toujours à la télé, pour sortir de l’insipide, se font relooker par quelques queers).
Thierry Goguel d’Allondans sociologue et anthropologue.

(notes)
1 Erving GOFFMAN, Stigmate. Les usages sociaux des handicaps, Paris, Les éditions de Minuit (coll. Le sens commun), [1963] 1975, p.4 de couverture.
2 Idem, p.150.